Il y a cinq ans, deux fondateurs ont entrepris de repenser le secteur du crédit au Canada. Dans cet article, nous revenons avec les cofondateurs Marc et Joseph sur leurs débuts, les obstacles rencontrés, leur impact et leur vision pour les cinq prochaines années.
Qu’est-ce qui vous a poussé à cofonder goPeer ?
Marc: Lorsque j'ai décidé de créer goPeer, je savais qu'il me fallait le partenaire idéal : quelqu'un qui possède non seulement l'expertise technique, mais qui croit aussi profondément en la mission. Joseph s'est immédiatement démarqué. Son expérience technologique complétait mon expertise financière, et dès nos premiers échanges, j'ai su qu'il était le cofondateur idéal. Des esquisses d'idées dans les cafés aux longues nuits de développement de la plateforme, nous avons bâti goPeer sur une conviction commune et des atouts complémentaires.
JosephJ'ai toujours eu l'esprit d'entreprise. J'avais déjà fondé et vendu une startup, mais après des années de travail à temps plein, j'avais hâte de reconstruire quelque chose de significatif. J'ai rencontré Marc lors d'un événement où nous cherchions tous les deux des cofondateurs. Ce qui m'a frappé, c'est Marc lui-même : il faut avant tout trouver le bon partenaire. Et j'ai adoré l'idée : elle était nouvelle, stimulante et créait du bien social des deux côtés de la scène. J'avais le sentiment que je pouvais être fier de travailler dessus.

Pouvez-vous nous raconter les premiers mois du lancement ? Comment cela s'est-il passé ?
Marc:Chaotique et exaltant ! En quelques jours, nous avons été submergés de demandes, bien plus que prévu. Je me souviens avoir souscrit des prêts toute la journée et parlé aux emprunteurs et aux investisseurs au téléphone. Tout était en panne, le processus d'inscription, le processus de souscription, mais chaque prêt financé était une validation. Lorsque nous avons vu le premier prêt financé par des investisseurs, c'était comme la preuve que cela pouvait vraiment fonctionner.
JosephC'était à la fois passionnant et épuisant. Nous avions passé un an à développer la technologie, et le lancement marquait notre première mise en production. Tout fonctionnait, mais il restait encore beaucoup de détails à régler. Nous travaillions de longues nuits et étions nerveux à l'idée de voir la réaction du marché. Nous avions accumulé des listes de diffusion, mais nous n'avions aucune idée de ce qui allait se passer. L'accueil fut chaleureux. Stressant, certes, mais inoubliable.
Quel a été le plus gros obstacle au début ?
Marc:Tout faire en même temps avec une petite équipe : souscription, conformité, service client, collecte de fonds. L’autre obstacle majeur était la confiance. Les Canadiens n’avaient jamais entendu parler du prêt entre particuliers, et il était crucial de bâtir une crédibilité. Cela impliquait transparence, conformité rigoureuse et résultats constants.
Joseph:Le plus grand défi résidait dans la viabilité de l'entreprise. Plus précisément, l'acquisition d'emprunteurs. Il s'agissait d'un tout nouveau produit au Canada, et beaucoup de gens n'en avaient jamais entendu parler. La confiance était un obstacle, et nous avons lancé le produit pendant la pandémie. D'une certaine manière, la pandémie a aidé, car les gens sont devenus plus ouverts aux transactions en ligne, mais la sensibilisation et les coûts d'acquisition restaient difficiles à gérer.

Y a-t-il eu un moment où vous avez pensé que goPeer pouvait vraiment fonctionner ?
Marc: Oui ! Quand les clients ont commencé à recommander leurs amis. Le marketing est une chose, mais rien n'est plus fort que quelqu'un qui dit : « Ça m'a aidé à me désendetter, tu devrais essayer aussi. » Un autre moment fort a été le retour d'un emprunteur comme investisseur. C'était notre rêve depuis le début : une communauté où les gens pourraient passer du besoin d'aide à l'offre d'aide.
Joseph: Ce n'était pas un moment isolé, mais une multitude de petits signes. Voir les investisseurs démarrer prudemment, puis investir davantage à mesure qu'ils gagnaient en confiance, était énorme. Du côté des emprunteurs, le fait que les prêts soient acceptés et résolvent des problèmes concrets en était la preuve. Et lorsque les coûts d'acquisition sont redescendus à un niveau soutenable, c'est là que nous avons compris que le modèle économique pouvait fonctionner à long terme.
En regardant goPeer aujourd'hui, qu'est-ce qui vous rend le plus fier ?
Marc:La communauté. Ce n'est pas seulement des prêts et des investissements, c'est un système gagnant-gagnant où les emprunteurs économisent des milliers de dollars et les investisseurs obtiennent de solides rendements. Mais surtout, ce sont des personnes qui s'entraident de manière humaine.
Joseph:Nous avons bâti une entreprise durable qui crée une réelle valeur ajoutée. Les emprunteurs améliorent leur situation financière et les investisseurs accèdent à une classe d'actifs autrefois réservée aux plus fortunés. C'est à la fois un projet à impact social et une source de revenus gratifiante, exactement ce que nous avions prévu de construire.

Quel est le retour le plus gratifiant que vous ayez reçu ?
Marc:Quand les emprunteurs nous disent : « Vous avez changé ma vie », ces mots restent gravés dans ma mémoire. Aider les gens à sortir du cycle de l'endettement à taux d'intérêt élevé, puis les voir revenir comme investisseurs, c'est le retour le plus gratifiant qui soit.
Joseph:Je lis tous les avis, sur Google, Reddit, partout. Les histoires les plus enrichissantes sont celles d'emprunteurs qui ont enfin réussi à se désendetter et d'investisseurs qui génèrent des revenus passifs. C'est là que je sais que nous obtenons l'impact promis.
Selon vous, quel a été l’impact de goPeer sur les Canadiens, tant les emprunteurs que les investisseurs et la communauté en général ?
MarcNous avons démontré que la finance peut être portée par les citoyens. Les emprunteurs ont accès à du crédit abordable, les investisseurs obtiennent des rendements intéressants et les Canadiens constatent qu'il existe une façon plus transparente, plus équitable et plus communautaire d'emprunter et d'investir.
Joseph:Si je devais résumer cela en un mot : responsabilisant. Les emprunteurs se sentent maîtres de la situation et capables d'avancer. Les investisseurs accèdent à des rendements qu'ils ne pourraient obtenir ailleurs. Les deux parties sont responsabilisées.

En regardant vers l’avenir, quelle est votre vision pour les cinq prochaines années ?
Marc:Faire de goPeer l'alternative de choix aux banques traditionnelles au Canada. Nous souhaitons continuer à consolider nos activités principales, élargir notre offre à de nouveaux produits et jouer un rôle plus important dans la littératie financière afin que les Canadiens puissent non seulement emprunter ou investir, mais aussi améliorer leur santé financière.
Joseph: Nous nous concentrons sur nos activités principales, les prêts à la consommation et le crédit privé. Plus nous favorisons l'adoption, plus nous pouvons avoir d'impact, car les Canadiens en bénéficient directement. Nous continuerons de nous développer, d'ajouter de nouveaux produits et de mieux faire connaître nos produits, tout en gardant toujours à l'esprit notre mission : aider les Canadiens et renforcer la communauté.
L'aventure de goPeer a toujours été bien plus qu'une question de finances. Nous avions la vision de bâtir une communauté où les Canadiens peuvent s'entraider. Après cinq ans et plus de 50 millions de dollars de financement, la mission est plus forte que jamais.